Un portefeuille bien diversifié comporte généralement des titres à revenu fixe et des actions ordinaires. 

Une action ordinaire est un titre de propriété négociable (en bourse), représentant une partie du capital social d’une société de capitaux. En terme simple, détenir une action, c’est devenir propriétaire (ou actionnaire) d’une portion d’une entreprise.  Cela signifie avoir le droit de vote et la possibilité de recevoir des dividendes. Un dividende est une distribution d’une partie des bénéfices (profits) à ses actionnaires. 

Le rendement des actions ordinaires est constitué de gain (ou de perte) en capital et de dividendes.  La très grande majorité des entreprises versent des dividendes, mais certaines n’en versent pas.  C’est notamment le cas des sociétés en forte croissance qui nécessitent beaucoup de capital. 

Contrairement aux titres à revenu fixe, les actions n’ont pas de date d’échéance. 

Il existe différentes classes d’actions ordinaires.  L’unique différence a trait au nombre de votes par action. 

Quelles sont les principales caractéristiques du marché des actions ? 

Lors de la chronique précédente, nous avons vu que les caractéristiques principales des obligations sont l’échéance et la qualité du crédit.  

De son côté, le marché des actions est beaucoup plus hétérogène et la dispersion des rendements y est beaucoup plus élevée.

Sur ce marché, la diversification et les opportunités de placement se retrouvent sur plusieurs axes : 

  • Par zone géographique : régions et pays. Par exemple, Europe, États-Unis, etc. 
  • Par secteurs et industries : par exemple, pétrole et gaz, consommation, pharmaceutique etc. 
  • Par taille : petites, moyennes et grandes capitalisations  
  • Par devises : Euro, USD, Yen 
  • Par style : entreprise en croissance, entreprise mature, etc. 
  • Titres spécifiques : Tesla, Apple, Amazon, Air Canada, etc. 

Quel est le rôle des actions dans un portefeuille ? 

  • Rendements élevés: à long terme le rendement des actions est habituellement supérieur à celui des obligations.  On accepte une certaine volatilité, mais on peut profiter de la croissance économique mondiale.  
  • Revenus constants : un portefeuille diversifié d’actions génère des dividendes relativement stables, souvent avec un traitement fiscal avantageux (comparativement aux obligations). 
  • Diversification : les actions n’évoluent pas de manière synchronisée avec les titres à revenu fixe. De plus, les rendements des secteurs, des pays, des styles et des tailles permettent également de diversifier le portefeuille. 
  • Protection contre l’inflation : les profits des entreprises évoluent avec la croissance économique.  Contrairement aux titres à revenu fixe, les actions sont des titres à revenu variable dont les prix s’ajustent (en partie ou en totalité) avec l’inflation.  

La relation entre les taux d’intérêt et le prix des actions 

Lors de la précédente chronique, nous avions démontré, avec la formule d’actualisation, que le prix des obligations est inversement relié aux mouvements des taux d’intérêt. 

Maintenant, nous allons regarder le cas des actions.  Le lien avec les taux d’intérêt est moins direct.

Comment calcule-t-on le prix d’une action ? 

Pour ce faire, nous devons recourir, encore une fois, au concept d’actualisation que nous avons vu dans la chronique sur les bases de l’investissement

En fait, on utilise la même formule pour évaluer une obligation et une action.  La différence est qu’au lieu d’utiliser des paramètres fixes (coupon, échéance), on doit travailler avec des paramètres variables que l’on doit estimer.

L’objectif demeure toujours d’actualiser les flux monétaires qui seront versés au cours des périodes futures.

Voici un modèle simple d’actualisation des dividendes:

Où Prix = P0, divn = Dividende de la période n, r = Taux d’Intérêt, tn = temps restant d’ici la réception du flux monétaire.

Au numérateur, il faudra évaluer, selon le type d’entreprise et d’industrie, quels seront les dividendes versés ainsi que leurs croissances dans le temps. 

Au dénominateur, il faudra déterminer notre taux d’actualisation, afin de refléter les primes de risque associées à cet investissement (actions de petites capitalisations par exemple) et le taux sans risque.  Les primes de risque évoluent dans le temps en lien avec l’aversion et la tolérance aux risques des investisseurs. 

Finalement, quel est le lien entre les taux d’intérêt et le prix des actions ? Prenons un exemple où le taux d’inflation anticipé est en augmentation.  

  • Le taux sans risque (taux d’actualisation) devrait augmenter et faire baisser le prix de l’action.  
  •  Les anticipations de profits et de dividendes devraient être revues à la hausse, ceci ferait augmenter le prix de l’action. 

L’effet d’une inflation à la hausse a un impact autant au numérateur qu’au dénominateur.  C’est pour cette raison que l’impact des taux d’intérêt est plus mitigé sur les actions.

Quels sont les facteurs qui influencent les actions ? 

Facteurs Macro 

  •  La croissance économique mondiale : une économie en croissance fait croître les profits des entreprises. 
  •  Les taux d’intérêt : ils affectent le taux d’actualisation 
  •  L’aversion au risque : le marché boursier évolue en cycle.  L’euphorie fait place à la peur.  Cela engendre de la volatilité à court terme. 

Facteurs Micro 

  •  Le secteur d’activité : les primes de risques sont plus élevées dans les entreprises cycliques (Minières) que celles dans des secteurs plus stables (Banques). 
  •  La qualité du bilan de l’entreprise : par exemple, les primes de risque sont plus grandes dans les entreprises fortement endettées. 
  •  La croissance : les investisseurs paient un multiple plus élevé pour les entreprises en croissance. 
  •  La taille de l’entreprise : les primes de risques des petites entreprises sont plus élevées que celles des grandes. 

La relation risque – rendement des actions 

Revenons sur le concept de risque et rendement.  Plus un investissement est risqué (et volatil) et plus le rendement exigé sera élevé.  Un investisseur sera prêt à tolérer une certaine volatilité en échange d’une espérance de gain plus élevée.   

On peut représenter le rendement d’un actif comme une combinaison de primes de risque. Le graphique suivant est une représentation sommaire des primes de risques pour divers placements.   

Nous aurions également pu ajouter une prime de liquidité et une prime pour les marchés émergents. 

Lors de la prochaine chronique, nous verrons la gestion active vs passive ainsi que les frais de gestion.

Frédéric Mercier CFA, SIPC

Directeur – Marchés financiers